8.5.06

Désir

Disons que ce serait une femme encore jeune.
Qu'elle pourrait être asise derrière une fenêtre fermée.
Fenêtre qui donne sur un paysage absent. Ou sur un ciel qui s'inscrit dans sa pensée, mais qu'elle ne voit pas encore.
Admettons qu'elle soit nue, livrant son corps au soleil, comme si elle était sur une plage déserte. Dans l'attente d'une vague, d'une voix, d'un geste sur son épaule.
Mais elle n'est pas au bord de la mer. Elle est simplement dans mon regard.
Immobile parce que je ne veux pas qu'elle se lève et disparaisse pour rejoindre l'ombre d'un mur ou la fraîcheur de l'herbe.
C'est une image du désir, semble-t-il.
Si proche que je pourrais la saisir dans mes mains.
Lui donner forme et sens dans ma chair.

Désir d'une peau nue
Qui glisse sur ma peau nue.
Comme un à-plat de couleur sur la pupille.
Un songe de lumière qui s'observe au miroir de l'oeil.

Mémoire d'une fenêtre qui s'ouvre dans le vent!

François Teyssandier